En 2025, la répartition des financements internationaux privilégie deux circuits majeurs, rarement mis en concurrence directe. Certains pays d’Afrique et d’Asie orientale bénéficient simultanément des dispositifs Sud-Sud et des subventions européennes, malgré des critères d’accès souvent contradictoires.
Les organismes multilatéraux observent une croissance inédite des projets hybrides, forçant la révision de plusieurs accords-cadres. L’ajustement des modalités de participation, fréquemment revu en urgence, révèle des dynamiques de coopération moins linéaires qu’annoncé dans les rapports officiels.
Pourquoi la coopération internationale évolue en 2025
En 2025, le visage de la coopération internationale se transforme radicalement. L’ONU place l’Année internationale des coopératives au cœur de l’agenda mondial, signal clair que l’époque des modèles figés d’aide au développement appartient au passé. Aujourd’hui, place au concret, à l’alliance entre efficacité et pragmatisme. Ce basculement ne se limite pas aux slogans : avec plus de trois millions de coopératives et un milliard de membres dans le monde, le mouvement pèse lourd. En France, 22 410 coopératives rassemblent 1,3 million de salariés, générant 381 milliards d’euros de chiffre d’affaires, comme le rappelle l’Alliance Coopérative Internationale.
Cette montée en puissance ne doit rien au hasard. L’Agenda 2030 de l’ONU trace la route : il invite les pays à bâtir des projets de développement durable en privilégiant l’impact et la prévention. Les financements internationaux se concentrent sur des actions concrètes, qu’il s’agisse de réduire la mortalité infantile (UNICEF) ou d’accroître l’accès à l’éducation (UNESCO). L’OCDE l’affirme, la prévention rapporte : un dollar investi avant la crise en épargne seize par la suite.
Pour mieux comprendre les priorités de cette nouvelle coopération, voici les axes majeurs qui se dégagent :
- Renforcer la coopération s’impose pour affronter les défis mondiaux : évolution démographique, tensions environnementales, inégalités éducatives.
- Les moyens sont réalloués vers des solutions collectives, en lien direct avec ce que les sociétés civiles attendent et revendiquent.
Fini le temps où la coopération internationale se résumait à la générosité entre États. Elle s’inscrit désormais dans une logique de performance : pour chaque euro investi, l’Union européenne observe un effet direct sur ses exportations. Portées par des réseaux comme Coop FR, les coopératives s’imposent comme des moteurs capables d’allier ambition sociale et réussite économique, dans la durée, pas seulement à court terme.
Initiatives Sud-Sud : des partenariats qui changent la donne
La coopération Sud-Sud s’affirme comme une alternative crédible et stratégique, rompant avec la logique descendante de l’aide classique. Ici, il s’agit d’échanger des savoir-faire, de mutualiser ressources et idées, et d’ouvrir un dialogue franc entre acteurs partageant des défis comparables. Les collectivités territoriales se positionnent en première ligne grâce à la coopération décentralisée, développant des projets ancrés dans les réalités et besoins locaux.
Sous l’impulsion du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ces collaborations prennent de multiples formes : jumelages, pactes d’amitié, conventions de partenariat, accords sectoriels. Les champs d’application sont nombreux et concrets :
- Une ville française et une commune sénégalaise signent un accord pour améliorer la gestion des déchets urbains et former les équipes locales.
- Des coopérations éducatives permettent à des enseignants de chaque pays d’échanger leurs méthodes, de bâtir des cursus communs et d’enrichir les pratiques pédagogiques.
- Des associations créent des réseaux pour accompagner de jeunes entrepreneurs, les aidant à structurer leurs projets et à accéder à de nouveaux marchés.
La coopération décentralisée déborde désormais largement le cadre des grandes villes. Villes moyennes, territoires ruraux, régions moins exposées s’emparent de ces dispositifs et démontrent que la solidarité internationale peut naître et se renforcer à l’échelle locale. Chaque action s’ajoute à un réseau de liens, de dialogues et d’expériences partagées, qui contribuent à façonner des réponses innovantes et adaptées aux enjeux du développement collectif.
Programmes européens : quelles opportunités concrètes pour s’engager ?
En 2025, les programmes européens offrent un éventail inédit de leviers pour tous les acteurs du territoire, qu’ils relèvent du secteur public, privé ou associatif. L’Union européenne stimule la coopération transfrontalière, encourageant le lancement de projets conjoints, le partage d’expertises et l’innovation dans des domaines aussi variés que la recherche, l’écologie ou l’inclusion sociale.
La gamme des dispositifs disponibles s’élargit nettement. Interreg, pilier de la coopération transfrontalière, soutient des initiatives développées entre régions voisines et finance la mutualisation de solutions concrètes : mobilité propre, gestion raisonnée de l’eau, lutte contre la précarité. Collectivités, PME, universités et ONG tirent parti de ces opportunités pour inventer ensemble des réponses sur mesure.
Les coopératives françaises, déjà bien implantées sur de nombreux marchés, agriculture, banque, commerce, s’appuient également sur ces soutiens pour consolider leur autonomie et développer de nouveaux projets. Le Groupe BPCE figure dans le Top 100 mondial des coopératives, tandis qu’Arterris s’associe à l’Année internationale des coopératives 2025. Les chiffres sont éloquents : 1,3 million de salariés, 381 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour les coopératives françaises, preuve d’une influence solide sur l’économie réelle.
L’impact va bien au-delà du simple financement. Chaque euro d’aide européenne se transforme en plus d’un euro d’exportation au bénéfice de l’UE. La coopération devient ainsi un puissant moteur de croissance, d’intégration et d’innovation à l’échelle du continent. Les partenariats bâtis dans ce cadre s’inscrivent dans la durée, portés par une volonté partagée de progrès et d’équité.
Des projets inspirants à rejoindre dès maintenant
Le mouvement coopératif français s’est structuré bien avant l’Année internationale des coopératives 2025, mais cet événement agit comme un formidable accélérateur. Le Tour de France de la flamme coopérative illustre cette nouvelle dynamique en parcourant le pays pour rassembler les énergies. Agriculture, distribution, finance, culture, numérique : chaque secteur invente des réponses tangibles aux enjeux du développement durable.
Au cœur de l’action, le Manifeste coopératif rappelle les fondamentaux : démocratie économique, répartition équitable de la valeur, entraide, responsabilité environnementale et sociale. Figures engagées telles que Jérôme Saddier ou Dominique Schelcher incarnent cet élan, tandis que Marie-Agnès Poussier-Winsback, ministre déléguée à l’économie sociale et solidaire, accompagne la concrétisation de nouveaux projets.
Voici quelques exemples d’initiatives concrètes portées par ces coopératives :
- Développer l’économie circulaire à travers des coopératives de recyclage, la création de circuits courts et la mutualisation de matériels.
- S’adapter au changement climatique avec des projets agricoles plus résilients et des énergies renouvelables produites localement.
- Renforcer la solidarité territoriale via des plateformes coopératives dédiées à l’emploi ou à l’inclusion numérique.
La mobilisation s’incarne aussi dans les chiffres : 54 % des Français prêts à investir dans une coopérative, 44 % prêts à y donner de leur temps. Des personnalités comme Maud Sarda ou Roddy Laroche multiplient les appels à s’impliquer dans ces aventures collectives, où la confiance, l’innovation et la responsabilité guident chaque pas.
Le paysage de la coopération en 2025 s’écrit à plusieurs mains, porté par celles et ceux qui refusent d’attendre des lendemains meilleurs pour agir. Le terrain est ouvert, les réseaux s’étoffent, reste à savoir qui, demain, en sera la voix la plus forte.